Même les cuves savent voler !

Et oui, la tempête a réussi à faire voler une cuve vide pouvant contenir dans les 500 à 800 hl de vin. Elle était stockée à l'extérieure par la cave coopérative de Cases-de-pene à quelques kilomètres de chez nous.

La preuve par l'image :

177 km/h

C'est la rafale de vent que météo france a réussi à enregistrer samedi dernier à 1 km de Maury. Au niveau de l'aéroport de Perpignan 184 km/h a été enregistré juste avant que l'anémomètre ne soit pulvérisé par le vent...

Le département de Pyrénées-Orientales vient de battre un record ! On s'en serait bien passé. Nous avons, heureusement, pas trop de dégâts. Il faut dire qu'ici la Tramontane souffle régulièrement à 110 voir 130 km/h, alors les arbres peu résistants sont rares. Par habitude les bâtiments du département ont aussi une toiture solide. Des vents de 110 ou 130 km/h ont faits de gros dégâts dans les régions peu accoutumées...

Ce phénomène exceptionnel a quand même causé la destruction de 2 pylones de la ligne THT qui alimente 80% de département. Ces 2 pylones sont justement situés sur la ligne de crête où est construit le château de Quéribus, juste au-dessus de Maury...

Pour les vignes, peu sensibles au vent en cette période, pas de dégâts.
Pour la cave, des tuiles envolées et quelques doutes sur la charpente.

Photo tiré de l'indépendant du 26 janvier dernier

Formation de notre terroir (Partie II)

Nous pouvons commencer l'histoire. Préparer votre imagination....

Le massif des Corbières est constitué de roches sédimentaires calcaires du Crétacé inférieur, (Ere secondaire -210 MA ) sur lequel se sont déposés des marnes noires schisteuses de l'albien à peine postérieur. Ces sédiments se sont trouvés soulevés par le plissement pyrénéen par poussées successives à la fin du secondaire (-100 millions d'années) et pendant tout l'éocène avec une dernière surrection du massif du Canigou (Ere tertiaire -34 millions d'années).

Tous ces mouvements sont dus au rapprochement puis à la juxtaposition de la plaque ibérique et de la plaque européenne. Une fosse au début de l'Ere secondaire séparait les 2 plaques, sillon dans lequel s'entassent des sédiments provenant de l'érosion des 2 masses parallèles.

Afin de vous aidez à imaginer nous vous proposons ceci (cliquer sur les images pour les agrandir) :

Nous vous proposons également un lien vers un site perso qui propose des dessins très clairs et très beaux à la fois sur la formation des pyrénées. Même si le site est dédié au cirque de Barossa le principe général est le même : c'est ICI

Au début de l'ère secondaire, la mer submerge toutes ces terres et au début du tertiaire amorce une décrue. Dans la vallée de Maury, elle est à la cote +400, c'est à dire au niveau de la route qui traverse aujourd'hui les gorges de Galamus. Le relief est stabilisé, le synclinal de Maury est formé mais enfoui sous la mer. Il risque avec son retrait qui s'amorce d'évoluer de plusieurs façons. A la fin du tertiaire, la mer est à la cote +280 par rapport à son niveau actuel. Quelques chaînons émergent et s'avancent comme des presqu'îles, quelques pitons (Força Réal, Perillos Tautavel, le mont Tauch) sont de nombreuses îles.

La vallée de Maury est un immense golf béant ouvert sur la mer, qui couvre la plaine roussillonnaise.

Les falaises concaves des Corbières sont le témoignage du travail des eaux à cette époque. Les glaciations alimentent des fleuves énormes qui modèlent de larges vallées. L'Agly n'existe pas, le verdouble se déverse dans l'étang de Paziols Tuchan, la Boulzane se jette dans l'estuaire de Maury.

Dans un premier temps, une perte du Verdouble va , à travers les gorges de Galamus, rejoindre la mer dans le golf de Maury. Elle va continuer de baisser, une seconde infiltration va se produire dans le calcaire de la Foue; ce cours d'eau souterrain dans les gorges de Galamus (la voûte s'effondrera bien plus tard) , appelé Agly, grossi par la Boulzane va rejoindre , par la percée de la Foue, le lit d'un torrent : la desix qui draine les écoulements d'eau de la vallée de Sournia. Par Ansignan, Caramany, Rasiguéres et Latour de France, elle va reprendre son lit abandonné à Estagel où elle retrouve le Verdouble qui, à travers les calcaires du Gouleyrou, a rejoint Vingrau, Tautavel puis Estagel.

La vallée de Maury, arrêtée dans son évolution normale n'est plus qu'une vallée fossile.

Alors là nous pensons qu'une carte sera la bien venue. Nous vous proposons un extrait de la carte IGN avec la mer au niveau +400 m. Même si le paysage était légèrement différent cela en donne une bonne idée (en bleu c'est la mer ;-)) :

Et voici la même carte avec la mer à +280 m:

Comme cela fait beaucoup en une seule fois on continuera la prochaine fois !

Formation de notre terroir (partie I)

Nous allons enfin expliquer la formation de notre terroir. Ceci n'est pas évident. Comment faire simple sans rien oublier et comment expliquer sans utiliser trop de termes complexes de géologie. Donner des noms qui peuvent sembler barbares c'est bien mais cela ne parle pas à grand monde.

Heureusement, dans cette lourde tâche une fois de plus M. Guy Marquié est venu à notre secours. Véritable historien autodidacte de l'histoire de Maury depuis les dinosaures jusqu'à nos jours (c'est lui l'auteur de l'histoire de notre cave !). Il a, nous l'espérons, réussi à résumer 250 millions d'années d'histoire en quelques courts paragraphes. Pour vous aider à comprendre l'ensemble nous avons ajouté quelques images qui permettrons de visualiser la formation tourmentée de notre terroir. Votre imagination sera mise à rude épreuve !

Afin de vous repérer dans les temps géologiques une image d'une échelle simplifiée (cliquer dessus pour l'agrandir).

Ensuite voici une coupe schématique de notre terroir de nos jours. Elle vous servira souvent puisque vous trouverez dessus des repères géographiques :

Enfin une vue d'ensemble du synclinal :

Familiarisez-vous un peu avec ces quelques données (surtout les cartes et la coupe) et dans peu de temps on commence l'histoire !